Utilisation des chitosanes pour protéger la vigne des attaques de mildiou ou autres maladies fongiques

Le chitosane, un produit naturel extrait de la chitine présente dans les parois de champignons ou les carapaces de crustacés et d’insectes, a été étudié pour sa capacité à protéger la vigne contre les maladies fongiques.

Le chitosane présente plusieurs avantages par rapport à d’autres méthodes de protection de la vigne contre les maladies fongiques :

  1. Naturel et biodégradable : Le chitosane est issu de matières premières naturelles, telles que la chitine des carapaces de crustacés. Il est respectueux de l’environnement et se dégrade facilement.
  2. Éliciteur des défenses de la plante : Les oligo chitosanes stimulent les mécanismes de défense naturels de la vigne. Il renforce sa capacité à résister aux attaques fongiques.
  3. Action physique : Contrairement à certains fongicides chimiques, le chitosane agit principalement de manière physique en formant une barrière protectrice sur les tissus de la vigne. Il n’entraîne pas de résistance chez les champignons pathogènes.

En résumé, le chitosane offre une alternative durable et efficace pour protéger la vigne tout en minimisant les impacts environnementaux.

Voici ce que nous savons :

Études au laboratoire et au vignoble

  1. Des tests in vitro ont montré que les chitosanes de petit poids moléculaire (PM), particulièrement solubles (oligo-chitosanes), étaient souvent les plus efficaces. Le chitosane est approuvé comme éliciteur des mécanismes de défense de la plante. C’est-à-dire qu’il favorise la croissance de la vigne.
  2. Au vignoble, les chitosanes de poids moléculaires moyens, notamment sous forme chlorhydrates de chitosane solubles dans l’eau, ont été performants pour former une pellicule protectrice contre les moisissures et probablement contre les pertes en eau du fruit.
  3. Le chitosane agit principalement de manière physique, empêchant certains champignons pathogènes d’attaquer le bois de la vigne. Sa conformation moléculaire lui donne également une action biochimique destructrice des moisissures.
  4. Doses recommandées : En viticulture, le chitosane est autorisé à la dose maximale de 10 g/hL pour réduire les Brettanomyces, levure d’altération du vin, mais la dose habituelle pour les vins contaminés est de 4 g/hL.

En résumé, le chitosane offre un potentiel intéressant pour protéger la vigne contre les maladies du bois et les attaques fongiques.

Note : Autorisé depuis juillet 2009 par l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV) et depuis 2011 par l’Union Européenne, le chitosane apparaît comme une solution efficace, facile à mettre en œuvre, pour lutter contre les Brettanomyces.

L’OIV a accepté l’utilisation du chitosane en traitement préventif des casses ferriques et cuivreuses sur les moûts et les vins à la dose maximale de 100 g/hL, les doses usuelles pour cette application variant de 10 à 50 g/hL. Des travaux ont montré que la molécule permettait également de fixer les métaux lourds comme le plomb et le cadmium. L’utilisation du chitosane à la dose maximale de 500 g/hL pour une dose usuelle de 200 g/hL pour la réduction de la teneur en ochratoxine A des vins, mycotoxine produite par des moisissures, a également reçu la validation de l’OIV. Dans la même optique, le chitosane pourrait présenter un intérêt pour éliminer la géosmine, métabolite volatil, dérivé diméthylé de l’octahydronaphtalène, synthétisé principalement par des actinobactéries et des cyanobactéries telluriques lorsqu’elles produisent des spores, donnant son odeur à la terre fraîchement labourée ou mouillée après une période sèche, Chitosane – Institut Français de la Vigne et du Vin (vignevin.com).

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