Le Chlorhydrate de Chitosane et ses effets sur la fusariose du blé dur

Analyse d’une publication sur le Chlorhydrate de Chitosane

Titre original: Chitosan Hydrochloride Decreases Fusarium graminearum Growth and Virulence and Boosts Growth, Development and Systemic Acquired Resistance in Two Durum Wheat Genotypes.

Traduction française : Le chlorhydrate de chitosane diminue la croissance du Fusarium graminearum, sa virulence et booste la croissance, le développement et l’acquisition de résistance systémique pour deux génotypes de blé dur.

Auteurs: Sara Francesconi 1,* Barbara Steiner 2, Hermann Buerstmayr 2, Marc Lemmens 2, Michael Sulyok 2 and Giorgio Mariano Balestra 1,*

1 Department of Agriculture and Forest Sciences (DAFNE), University of Tuscia, Via San Camillo de Lellis, snc, 01100 Viterbo, Italy

2 Department of Agrobiotechnology Tulln (IFA-Tulln), University of Natural Resources and Life Sciences Vienna (BOKU), Konrad Lorenz Straße 20, A-3430 Tulln an der Donau, Austria; barbara.steiner@boku.ac.at (B.S.); hermann.buerstmayr@boku.ac.at (H.B.); marc.lemmens@boku.ac.at (M.L.); Michael.sulyok@boku.ac.at (M.S.)

* Correspondence: francesconi.s@unitus.it (S.F.); balestra@unitus.it (G.M.B.); Tel.: +39-3881839931 (S.F.);

+39-0761357474 (G.M.B.)

Référence bibliographique : Molecules 2020, 25, 4752. doi:10.3390/molecules25204752

Résumé : La fusariose de l’épi de blé (FEB) est une maladie dévastatrice pour les céréales. La FEB est gérée par des fongicides de synthèse, mais dont l’efficacité est variable. Les fongicides conventionnels s’accumulent dans le sol et sont dangereux pour la santé animale et humaine. Cette étude a testé la capacité antifongique du chlorhydrate de chitosane contre le Fusarium graminearum. Le chitosane a réduit la croissance du F. graminearum et dérégulé de façon négative la transcription des principaux gènes impliqués dans la croissance cellulaire, la respiration, la virulence, et la biosynthèse de trichothécène. Le chitosane a favorisé le taux de germination, la racine, le coléoptile, l’indice de bilan azoté de deux génotypes de blé dur, la variété Marco Aurelio (sensible à la fusariose de l’épi) et la variété DBC480 (résistant à la fusariose de l’épi). Le chitosane a réduit la gravité de la fusariose lorsqu’il est appliqué sur les épis ou sur les feuilles. La sévérité de la fusariose de l’épi sur la variété DBC480 était de 6 % à 21 dpi après traitement au chitosane par rapport au témoin inoculé de F. graminearum (20 %). La propriété de type éliciteur du chitosane a été confirmée par la régulation à la hausse de TaPAL, TaPR1 et TaPR2 (environ 3 fois).

Le chitosane a diminué la propagation fongique et l’accumulation de mycotoxines. Cette étude a démontré que le chitosane, qui est non toxique, est une molécule puissante ayant le potentiel de remplacer les fongicides conventionnels. La combinaison d’un génotype modérément résistant (DBC480) et d’un composé durable (chitosane) ouvrira de nouvelles frontières pour la réduction des composés conventionnels dans l’agriculture.

Conclusions : Les fongicides chimiques s’accumulent dans le sol, et font partie de la chaîne alimentaire animale et humaine, causant des effets négatifs ou inconnus sur la santé. De plus, l’efficacité du tébuconazole et l’azoxystrobine pour la protection des plants de blé contre les agents pathogènes liés à la fusariose de l’épi est extrêmement variable et leur utilisation constante favorise la sélection de souches résistantes. Le chitosane est un produit naturel, biodégradable, non toxique et respectueux de l’environnement avec un large éventail de propriétés positives pour les plantes, telles que bio stimulateur de croissance et des systèmes de défense. La présente étude a démontré que le chlorhydrate de chitosane, une forme soluble dans l’eau du chitosane, a stimulé la croissance et le développement du blé, a réduit la sévérité de la fusariose de l’épi et l’accumulation de la biomasse fongique ainsi que la quantité de plusieurs mycotoxines et des composés liés à la fusariose de l’épi. L’application de chitosane sur les feuilles a contribué à diminuer la fusariose de l’épi chez le cultivar italien sensible Marco Aurelio, mais la combinaison de deux stratégies (composé écologique de génotype résistant) est extrêmement prometteur, jetant les bases d’une nouvelle approche biotechnologique conduisant à une agriculture durable. Des recherches supplémentaires seront nécessaires pour l’application pratique du chitosane pour lutter contre la fusariose de l’épi, telles que des études sur les coûts de production et sa stabilité dans les différents environnements.

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